Je
viens d'achever deux mois de compagnonnage affectueux avec un livre
surprenant, La première femme nue,
de Christophe Bouquerel (Actes Sud, 2015). Il s'agit de la vie
romancée de Phryné, connue pour avoir été une hétaïre ou
courtisane célèbre à Athènes au IVe s. av. JC et aussi la
maîtresse et le modèle du sculpteur Praxitèle. Mais une fois que
l'on a dit cela, on n'a rien dit du roman.
Ce roman fleuve épouse le sillon de la vie d'une femme. Une vie que
l'on suit du début jusqu'à la fin, assistant lentement à son
évolution vers la maturité.
C'est un livre qui parle de la femme et de sa place dans la société ;
c'est un livre qui parle de la création artistique ; c'est un
livre qui parle de la sexualité ; c'est un livre qui parle de
la relation amoureuse et de toutes ses déclinaisons, de la
domination, de tous les différents types de relations humaines ;
c'est un livre qui parle de la guerre, qui parle des malheureux
civils toujours victimes ; c'est un livre qui parle de politique
et d'histoire, qui fait une réflexion passionnante sur les multiples
enjeux politiques qui décident du sort des hommes ; c'est un
livre qui parle de religion, de mystique, de philosophie ; c'est
un livre qui parle de quête, et de l'objet de la quête de notre
vie, et qui aboutit – au fur et à mesure que l'héroïne elle-même
mûrit et gagne en sagesse – à des conclusions fortes et profondes
sur le sens de la vie et sur les relations humaines. En cela, ce
livre est presque une Bible : il en a la taille (!) et il en a
la variété d'enseignements riches à méditer.
Mais ce n'est pas tout, car ce livre est avant tout un roman, et un
des meilleurs : intrigue solide, personnages hauts en couleur,
suspense, rebondissements, humour, émotions, et le tout dans une
langue savoureuse (certaines phrases sont travaillées comme des
bijoux, que l'on ne résiste pas à l'envie de lire à voix haute et
de relire, pour en apprécier la poésie et la musicalité).
C'est pour toutes ces raisons que je vous recommande vivement de lire
ce livre, sans avoir peur de ses quelques 1200 pages ! Pour ma
part, en plus de toutes ces qualités, ce livre m'a bouleversée par
certains détails qui coïncidaient étrangement, soit avec des
motifs présents dans mes propres écrits de fiction, soit avec des
éléments de ma propre vie. De ce fait, je pense que je n'ai jamais
été autant marquée par la lecture d'un roman.
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