Il
y a mille ans, un jeune écolier (Guibert de Nogent, 1055-1124, qui
raconte cette anecdote une fois adulte) fait une petite pause dans
ses devoirs pour venir se blottir sur les genoux de sa mère.
Celle-ci, un peu inquiète, lui demande si son précepteur l'a encore
battu (oui, c'était la méthode pédagogique de cette époque-là !)
Le petit, gêné et ne voulant pas avoir l'air de dénoncer son
maître, lui assure que non. Mais la tendre mère soulève la chemise
de son fils :
« […]
elle vit mes petits bras tout noircis, et la peau de mes épaules
toute soulevée et bouffie des coups de verge que j'avais reçus. À
cette vue, se plaignant qu'on me traitait avec trop de cruauté dans
un âge si tendre, toute troublée et hors d'elle-même, les yeux
pleins de larmes : « Si c'est ainsi, je ne veux plus
désormais, s'écria-t-elle, […] que, pour apprendre le latin, tu
supportes un tel traitement ! » A ces paroles, la
regardant avec toute la colère dont j'étais capable : « Quand
il devrait, lui dis-je, m'arriver de mourir, je ne cesserais pour
cela d'apprendre le latin [...] ! » »
L'histoire est racontée
et citée dans le livre de Chiara Frugoni, Une journée au Moyen
Âge, Les Belles Lettres, 2013 (1e éd. en italien 2004), p.
197-200 (la traduction est celle d'E. Labande, publiée aux Belles
Lettres en 1981).
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