Je
vous parlais dans mon dernier article de Salomon terrassant la démone
Lilith. Il semble qu'il soit un spécialiste des démons, comme nous
le raconte une célèbre histoire que j'avais oubliée, et que j'ai
retrouvée récemment à deux reprises. L'histoire, brièvement
résumée est la suivante : Salomon a réussi à enfermer tous
les démons dans un vase qu'il a fermé et scellé (de son sceau, le
fameux sceau de Salomon, l'étoile à six branches, que l'on appelle
aussi étoile de David, son père!) Bien plus tard, le vase est
fortuitement ouvert ou brisé, et les démons se répandent à
nouveau sur terre. L’histoire apparaît dans les traditions juive,
chrétienne et musulmane, c'est dire son importance ! Vous aurez
noté au passage le motif du sage qui enferme les principes
maléfiques dans un récipient fermé, qui est ouvert par
inadvertance, motif que l'on retrouve dans la mythologie grecque avec
la boîte de Prométhée, ouverte par Pandore.
J'ai
retrouvé cette histoire récemment à deux endroits bien différents.
D'une part, en relisant un conte des Mille et une nuits pour
mon fils. Là, il n'était pas question de tous les démons dans un
même vase, mais d'un seul, un « djinn », et celui qui a
le malheur de l'ouvrir est un pauvre pêcheur, héros du conte, à
qui le djinn explique bien qu'il y a été enfermé par Salomon qui a
scellé le vase de son sceau.
D'autre
part, dans certaines versions de la légende de sainte Marguerite (eh
oui ! On n'en sort pas!). Dans ces versions, après avoir vaincu
le dragon, parfois nommé « Rufin » ou « Rufon »,
Marguerite voit apparaître un démon, qui s'appelle Belzébuth et
qui est le frère du dragon. Or Belzébuth lui explique que lui et
tous ses frères démons avaient été enfermés dans un vase par
Salomon. Et évidemment, le vase s'est cassé... quand l'armée
babylonienne a envahi Jérusalem!!! On retrouve donc aussi Babylone
dans cette histoire!
Vous
comprenez donc pourquoi j'ai été frappée des images dont je vous
parlais dans l'article précédent représentant Salomon terrassant
une démone selon le même motif iconographique que saint Georges
terrassant le dragon : j'y retrouvais la même association du
dragon et du démon en lien avec Salomon, que dans la légende de
sainte Marguerite.
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David (Daoud ou Daud) n'est pas le père mais la mére du pseudo "sage" Salomon (Shalomon), ce qui est une clé qui change toute l'histoire.
RépondreSupprimerSalomon et Absalon entre autre, sont les fils indignes de leur Mère, telle que l'Histoire en est cafis.
Merci beaucoup pour votre message, mais je n'ai pas tout compris. Voulez-vous dire qu'il existe une tradition selon laquelle David serait la mère de Salomon? Selon laquelle David serait une femme? Si vous pouvez m'en dire plus, je serais intéressée... Je n'ai pas compris non plus le dernier mot de votre message, "cafis" : peut-être une faute de frappe?...
RépondreSupprimerMadame,
RépondreSupprimerIl ne s'agit pas d'une tradition mais de la Vérité.
Lorsque Ernest Renan, dans le cours qu'il professait au Collège de France, arrivait au verset 12 du chapitre XVI du premier livre de Samuel, où il est dit : « Elle était blonde et belle de visage », il s'arrêtait et, avec son air de paternelle bonhomie, disait au public qui l'écoutait : « Quelle bizarrerie ! tous les adjectifs qui qualifient David sont au féminin. Pourquoi belle ? » Puis il faisait lui-même à sa question cette étrange réponse : « C'est sans doute parce que la beauté est un attribut féminin... Les Hébreux ne devaient pas employer ce mot au masculin ». En effet, dans la Bible hébraïque, tous les adjectifs qui qualifient David sont au féminin.
David fut la plus grande figure de l'histoire d'Israël, la plus haute expression de la puissance morale de la femme, le plus beau caractère, la plus haute intelligence, mais aussi la plus douloureuse, des martyres. Elle fut proclamée Soffet à l'unanimité vers 1050 (en 1055, croit-on). Elle avait alors trente ans, une beauté éclatante et une grande renommée. Le Jasar comprenait des poèmes qui lui étaient attribués. Tous les défenseurs du droit et de la justice, c'est-à-dire de l'ancien régime, se mirent ouvertement avec elle. Elle était surtout défendue par les écoles de prophètes de Rama. Les tribus vinrent lui faire soumission à Hébron, disant : « Nous sommes tes os et ta chair », manière de dire : nous sommes du même sexe. David fut, à partir de ce moment, inviolable et sacrée. Hébron qui était une grande ville devint la capitale d'Israël. David continua d'y résider encore cinq ans et demi et y vit naître sa famille. C'est après ce temps qu'elle fonda Jérusalem.
Comme beaucoup d'autres Grandes Femmes dans l'Histoire, son sexe qu'on a voulu cacher n'a pas empêché de laisser entrevoir les traits caractéristiques de sa féminité qu'on a pas pu lui ôter.
Si vous souhaitez en savoir plus, allez sur le moteur de recherche de la bibliothèque Nationale de France, puis découvrez (gratuitement) l'œuvre de Madame Céline Renooz.
Bonne lecture.
"Cafis" est un terme provençal qui signifie "plein".
Cordialement.
P.
Merci beaucoup pour ces précisions.
RépondreSupprimerCette hypothèse (qui, pour moi, en reste une) me plaît.
Nadia Pla
De rien Madame.
RépondreSupprimerMalheureusement, les préjugés, les dogmes ont la vie dure.
De plus, c'est toujours une fois révisés que, l'Histoire, Les Ecritures, les Livres, sont enseignés aux enfants qui passent plusieurs années à les apprendre par cœur. Et nul ne doit s'y soustraire. Aussi, il faut bien remarquer que c'est toujours quand la Vérité est altérée, cachée, quand l'erreur triomphe, qu'on en impose l'étude à la jeunesse.
Mais la Vérité est une.
Bonne continuation.
P.