Je voudrais rebondir sur le dernier article pour vous livrer une galerie de portraits de Chaldéens célèbres, légendaires et réels, correspondant aux différents sens du terme évoqués dans le dit article.
Comme « Chaldéen » de Chaldée, dans la Bible, on pense naturellement à Abraham « natif d'Our en Chaldée ».
Notons toutefois que d'après une étude de Paul Perdrizet déjà citée dans ce blog (http://cheminsantiques.blogspot.com/2007/04/il-tait-une-fois-trois-rois-mages-guids.html), cette appellation serait née d'une erreur de traduction de la Bible : d’après le texte original en hébreu, il ne s’agirait pas d’ « Our en Chaldée » mais d’ « Our des Kasdim », localité connue par ailleurs et située beaucoup plus au nord, en Haute Mésopotamie. La version des Septante (première traduction en grec de la Bible) traduit correctement, mais ses successeurs, remplaceront « Our des Kasdim » par une autre ville d’Our, celle de Chaldée.
Comme « Chaldéen » de Chaldée, dans la mythologie grecque, Céphée, le père d'Andromède (roi d'Ethiopie ou de Palestine selon la plupart des versions) serait roi des Chaldéens selon Hellanicos.
Comme « Chaldéen » de Chaldée, dans la réalité historique, Merodak Baladan (de son vrai nom Marduk Apla Iddina) a pris en 703 av. JC le pouvoir à Babylone, se rebellant contre l'impérialisme assyrien (du nord de la Mésopotamie) représenté par le roi assyrien Sennacherib.
Comme « Chaldéen » de la dynastie chaldéenne de Babylone, le plus célèbre est Nabuchodonosor II (604-562 av. JC), qui anéantit Jérusalem et condamna tout son peuple à l'exil en Babylonie, mais aussi qui redonna toute sa splendeur à Babylone, restaurant sa ziggourat (la fameuse « tour de Babel »), créant un jardin sur terrasse pour sa femme d'origine mède (les fameux « Jardins Suspendus de Babylone ») et décorant de briques émaillées les solides remparts (la fameuse « porte d'Ishtar »).
Comme « Chaldéen » prêtre de Bêl-Mardouk et astrologue-astronome, il y a bien sûr mon cher Bérose, et je vous renvoie à l'article que je lui ai consacré: http://cheminsantiques.blogspot.com/2007/11/brose-et-callisthne-des-passeurs-de.html
Comme « Chaldéens » astrologues-astronomes grecs, on cite les noms d'Artémidore de Parium, Apollonios de Myndos, Epigène de Byzance (évoqués par Pline l'Ancien, Sénèque, et d'autres auteurs grecs ou latins).
Comme « Chaldéen » charlatan, le plus drôle est celui qui, dans L'Amateur de mensonges de Lucien (IIe s. ap. JC), guérit un homme d'une morsure de vipère à l'aide d'une formule magique et du fragment de pierre tombale d’une vierge attaché au pied de la victime. Ayant ensuite décidé d’en finir avec tous les serpents du pays, il les réduit en cendres, non sans avoir été retardé par un vieux python qui s'était excusé en raison de son grand âge.
Comme « Chaldéen » chrétien d'Irak, on peut citer le nom du patriarche Jean Simon Soulaka, qui a été le premier patriarche a être officiellement reconnu par l'Eglise romaine en 1551.
Comme vous pouvez le constater, c'est une belle brochette d'hommes qui n'ont aucun rapport les uns avec les autres, si ce n'est qu'ils ont pu être qualifiés de "Chaldéens"!
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