dimanche 7 mars 2021

Une chasse aux cœurs dans Paris

Cet article a été initialement publié le 17 février 2021. Je le republie aujourd'hui, car il a été supprimé à la suite d'une fausse manœuvre.

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Une amie (aussi professeure de français et latin) travaille en ce moment avec ses élèves sur la représentation du cœur, son histoire et ses symboles. Elle leur a demandé de collecter pendant les vacances chacun une image de cœur. Me promenant aujourd’hui dans Paris, je suis tombée sur un amusant et joli logo à l’entrée de chez le libraire Gibert Joseph. J’ai envoyé la photo à mon amie comme un clin d’œil. Puis, me prenant au jeu, je lui ai envoyé quelques autres photos de cœurs qui sont venus croiser ma route. Finalement, ma promenade parisienne s’est muée en une véritable quête mystique à la recherche des cœurs. Le résultat fut tellement surprenant par sa quantité et sa variété (certes, on est la semaine de la Saint Valentin, mais il n’y a pas que cela) que j’ai eu envie de vous emmener sur ce chemin, un petit chemin au… “cœur” (!) de Paris.



1) Mon périple commence dans le quartier de la Sorbonne, devant la librairie Gibert Joseph, dont je sortais chargée de livres. Le cœur prend la forme du vide entre les mains, d’où s’écoulent de plus petits cœurs comme des gouttes, ou des graines, puisque le slogan parle de “semer” :



2) Je descend le boulevard Saint-Michel. Un cœur vert de Starbucks délivre un message positif en rapport avec le covid :


3) Place Saint-Michel : sur un kiosque, la couverture d’un magazine parle d’amour en affichant la photographie d’une femme cramponnée à un fauteuil design en forme de cœur :



4) Île de la Cité, devant le Palais de Justice. Tiens, la même affiche, mais il y en a deux !



5) Je traverse la Seine sur le Pont-au-Change. Des cadenas accrochés par des amoureux se tassent sur les crochets d’une barre maintenant les projecteurs qui éclairent le pont la nuit. Quelques uns sont en forme de cœur. A l’arrière-plan, on aperçoit le Pont Neuf.




6) Je finis de traverser la Seine. Je suis accueillie sur la rive droite par une mystérieuse porte taguée de quelques dessins stylisés dont un petit cœur entouré d’un cercle :



7) Une vitrine place du Châtelet :



8) Et une autre rue de Rivoli :



9) J’arrive rue Saint-Martin. Il y a deux petits cœurs à repérer, un à gauche et un à droite. Et quelque part dans cette photo, un autoportrait s’est glissé :



10) Toujours rue Saint-Martin, beaucoup de cœurs d’un coup !



11) Depuis, la rue Saint-Martin, petit crochet rue de la Verrerie, car mon œil a été attiré par un curieux cœur traversé par un A, accroché en hauteur, au milieu d’autres œuvres de street art.



(De retour à la maison, je chercherai et découvrirai qu’il s’agit d’un artiste nommé « A2 » et que ses cœurs sont des « cœurs anarchistes ». Voir son site : https://a2-streetart.com)



Je continue la rue Saint-Martin. Une visite s’impose à l’église Saint Merri. J’ai toujours aimé cette petite église en plein “cœur” de ce quartier animé. Petit havre de paix. À chaque fois que j’y passe depuis bientôt trente ans, une douce musique d’orgue y est légèrement diffusée. Un rayon de soleil entre souvent par les vitraux colorés pour jouer sur les colonnes de pierre. Mon poète préféré Gérard de Nerval y a été baptisé. J’y entre.



12) Quelques cœurs apparaissent dans la rosace peinte sur un tableau moderne :


Explication :



13) Toujours dans l’église Saint Merri. L’une des photos les plus émouvantes de cette quête. Sur un mur, des paroissiens ou de simples visiteurs ont noté de petits mots, des vœux, sur des post-it. J’y retrouve une version moderne du « cœur aux intentions » du musée de Louvain-la-Neuve (https://cheminsantiques.blogspot.com/2018/05/un-cur-bien-rempli.html).




Environ la moitié de ces petits mots sont accompagnés d’un ou plusieurs cœurs. En voici quelques exemples agrandis :








14) Je poursuis mon chemin sous les voûtes de la petite église Saint Merri, et rencontre une statue du Christ qui nous montre son cœur, à l’emplacement de l’organe, mais à l’extérieur du corps :







15) Je sors de Saint Merri et longe l’église par la rue du cloître Saint Merri. Tiens, encore un cœur anarchiste !




16) La rue du cloître Saint Merri débouche sur la magnifique fontaine de Tinguely et Niki de Saint Phalle. Je connais bien cette fontaine que j’aime beaucoup. C’est donc le seul cœur de ma quête que je n’ai pas été surprise de découvrir. C’est aussi certainement le plus beau.




(« J’existe » proclame à l’arrière-plan une autre œuvre de street art)



17) Devant le Centre Pompidou, les boutiques de souvenirs étalent leur amour de Paris :





18) Rue Berger. Une affichette collée sur un mur tagué fait la promotion d’un roman numérique illustré par un cœur. Pas le dessin du cœur symbolique, mais un cœur anatomique. Je décide généreusement de l’intégrer quand même à ma collection.








19) Au croisement de la rue Berger et de la rue Saint-Denis, voici une autre œuvre (comme je l’apprendrai après) de l’artiste A2, un “barbanar” !








20) Je continue rue Berger. Au fenêtres d’un immeuble, une bande de gros nounours en peluches (comme on en voit beaucoup depuis quelques années dans les rues de Paris) a fêté la Saint Valentin avec des ballons en forme de cœur. Mais nous sommes déjà le 17 février et les ballons sont un peu dégonflés !




21) Je tourne rue Pierre Lescot. Encore un cœur anarchiste !



22) Rue Pierre Lescot, un cœur se cache dans une carterie.




23) Toujours rue Pierre Lescot, et ENCORE un cœur anarchiste !



24) Je tourne rue Rambuteau, et… devinez quoi ?!




25) La rue Mondétour vaut le détour ! J’y retrouve l’affichette pour le roman numérique avec le cœur anatomique.





J’arrive à l’église Saint Eustache. Plus imposante que ma chère petite église Saint Merri. J’y déambule toutefois avec plaisir. D’autant plus que par hasard, une messe débute peu de temps après mon arrivée. L’organiste commence à jouer. Un homme chante d’une belle voix grave « C’est le moment favorable ». Le prêtre déclare que nous sommes au début du Carême. Pendant ce temps, je découvre une chapelle entièrement consacrée au Sacré Cœur de Jésus !


26) Cœur sur la décoration des colonnes encadrant la chapelle :




27) Tableau représentant Jésus Christ et son cœur :




28) Autre tableau représentant Jésus-Christ et son cœur, au-dessus du premier :



29) Ex-votos au cœur de Jésus, dont un de 1875 en latin !

(« sanctissimo cordi tuo » = « à ton très saint cœur »)



30) Autres ex-votos :



31) Extincteur ou cœur ?

(Église Saint Eustache)



32) Mon périple touche à sa fin. Je m’apprête à prendre l’escalier roulant vers le RER…



33) Sous terre et avant de prendre le RER, encore un affichage publicitaire :



34) Et encore une vitrine copieusement fournie en cœurs :



35) Je suis ressortie du RER, je ne suis plus dans Paris, mais en banlieue, près de chez moi. J’avais décidé de limiter ma quête à Paris, mais ce dernier cœur me fait signe et fait sens :




Sa couleur noire n’est pas signe de mélancolie ni de ténèbres, mais signe qu’on éteint la lumière, que le spectacle est fini, et qu’il est temps de refermer cette belle quête des cœurs au cœur de Paris…


*


Pour suivre ce blog sur facebook, être au courant des nouveaux articles et en découvrir d’anciens, c’est ici : https://www.facebook.com/Chemins-antiques-et-sentiers-fleuris-477973405944672/


Les nouveaux articles sont aussi partagés sur twitter : https://twitter.com/CheminsAntiques



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire