jeudi 1 septembre 2011

… Mais il nous a fait savourer un beau texte

Cet article fait suite au précédent, d'où son titre.
En effet, je ne voulais pas vraiment quitter Victor Hugo sur cette note tragique. Victor Hugo est avant tout un écrivain, et si son texte nous a fait réfléchir, il nous enchante aussi par sa beauté littéraire.
J'avais cité dans mon dernier article quelques passages lyriques et je vous rappelle l'adresse où vous pouvez lire la lettre dans son intégralité :

Je voulais juste aujourd'hui faire un gros plan sur deux tous petits passages qui m'ont charmée :

Évoquant la situation de l'Humanité avant l'invention de la navigation aérienne, Hugo s'exclame :
« Le moindre hochequeue raillait Newton pensif. »
Vous aurez reconnu un alexandrin blanc, comme le grand homme en semait parfois inconsciemment dans ses écrits, si accoutumé qu'il était à s'exprimer en vers! Et celui-là est plein de charme. En le lisant, je ne peux que penser aux planches de la « Rubrique à brac » de Gotlib, dans laquelle il a fait de Newton un personnage si attachant et haut en couleur et dans laquelle il raconte parfois des histoires de petits oiseaux, comme le pluvier qui nettoie les dents du crocodile. Monsieur Gotlib, si jamais un jour vous lisez ces lignes et que vous envisagiez de refaire une planche de la Rubrique à brac, je suis sûre que ce vers de Victor Hugo vous inspirera!

Une autre phrase a retenu mon attention, je l'avais citée dans l'article précédent. Il s'agit de :
« Qui n'a pas avec soi et en soi son moteur, est mû, mais ne se meut pas. »
Mon instinct de professeur de français s'est aussitôt emballé en voyant dans la même phrase trois mots de la même famille : un nom exprimant le sujet de l'action (« moteur »), un verbe au passif (« être mû ») et le même verbe à la forme pronominale (« se mouvoir »), et je n'ai pas pu m'empêcher de me dire : « Ah! Cela ferait un formidable exercice : écrire des phrases sur le même modèle! » En fait, je me suis très vite rendu compte que ce n'est pas du tout évident. Alors, c'est mon instinct d'amatrice de jeux d'écriture qui s'est éveillé, et je me suis amusée à trouver le maximum de familles de mots avec lesquelles ce modèle marche. Quelques exemples parmi les plus réussis :
« Qui n'a pas avec soi et en soi son tracteur, est tracté, mais ne se tracte pas. »
« Qui n'a pas avec soi et en soi son arrosoir, est arrosé, mais ne s'arrose pas. »
« Qui n'a pas avec soi et en soi sa nourriture, est nourri, mais ne se nourrit pas. »
« Qui n'a pas avec soi et en soi sa culture, est cultivé, mais ne se cultive pas. »
« Qui n'a pas avec soi et en soi son divertissement, est diverti, mais ne se divertit pas. »
« Qui n'a pas avec soi et en soi sa liberté, est libéré, mais ne se libère pas. »

A vous de continuer à vous amuser avec Victor Hugo!

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